vendredi 1 avril 2016



GUINGAMP LE TELEGRAMME

Largement minoritaire, la jeunesse était en tête de cortège, hier. 
 Largement minoritaire, la jeunesse était en tête de cortège, hier.

Loi Travail. Petite manif et mini-Fête de l'huma

1 avril 2016

  Hier, environ 400 manifestants* ont arpenté la ville pour dire « Non » à la loi Travail. Un mouvement scandé par un refrain d'il y a vingt ans et ponctué par une mini Fête de l'Huma, devant la mairie !

« El Khomri, si tu savais, ta réforme/ta réforme, El Khomri si tu savais, ta réforme où on se la met... » En tête de cortège, hier, la poignée de lycéens reprenant en choeur les chants entonnés par les vieux briscards de l'intersyndicale n'a sans doute jamais entendu parlé de Devaquet. Pas plus qu'ils n'ont, à un moment ou l'autre de la manif, été renseignés sur l'histoire de ce refrain et les violences policières qui coûtèrent la vie au jeune Malik Oussekine.

Chants fleuris


Qu'importe, vingt ans tout rond après les mouvements fustigeant un texte (*) sur lequel s'asseyait déjà le peuple, quelques élèves du secondaire et pas mal de syndicalistes (environ 300 personnes en tout) ont fait entendre, hier après-midi, tout le bien qu'il pensait du projet de loi Travail, porté par la ministre Myriam El-Khomri. Un rassemblement aux chants parfois fleuris mais au cortège bon enfant, loin des tensions et heurts rencontrés dans certaines métropoles.

La Maison paroissiale paie le jus !


Il faut dire que la révolte guingampaise est partie sur des bases élevées. Mieux, elle a commencé par un demi-miracle puisque, faute d'électricité pour brancher leur micro, place du Vally, les cégétistes de service ont dû solliciter vers 14 h l'oecuménisme de la Maison paroissiale, située pile en face.
Un coup de jus qui est allé droit au coeur des organisateurs qui, par la voix de Jocelyn Thémista (CGT Lidl), porte-parole de l'intersyndicale CGT-FSU-FO-Solidaires, ont pu faire entendre l'essentiel de leur message : Non, le « code du travail ne peut devenir celui du Medef ». Et non, « précariser, flexibiliser, faciliter les licenciements, ça ne crée pas d'embauches, au contraire ». Cela étant dit, le cortège s'est élancé d'un seul homme, direction Carrefour. Là, deuxième miracle, sous l'oeil du témoin ébaubi : on peut être fan du PSG, porter le maillot parisien et agiter un drapeau CGT comme pas deux. Une scène à faire pâlir un Qatari, ponctuée de quelques panneaux protestataires brandis par une jeunesse manifestement autant en colère contre l'orthographe que contre cet avenir que leur promettent les adultes.

Fiesta devant la mairie


Après quasi deux heures de manif, le gros des troupes s'est égayé. Laissant le soin aux plus remontés (dont de nombreux sympathisants et membres de Breizhistance) de transformer le jardin bordant la mairie en spot idéal pour une mini-Fête de l'Huma. À l'affiche, après 18 h : apéro, casse-croûte, musique sous chapiteaux et protestations all night long (ou presque). Le temps de refaire le match. Et, qui sait, de permettre aux anciens de narrer aux plus jeunes leurs luttes et chants passés. Histoire de savoir, la prochaine fois, non pas où on se la met, la fameuse réforme, mais plutôt d'où vient son refrain. * Finalement retiré, le projet de loi Devaquet portait sur l'autonomie des universités.

© Le Télégrammehttp://www.letelegramme.fr/cotes-darmor/guingamp/loi-travail-petite-manif-et-mini-fete-de-l-huma-01-04-2016-11014362.php#PQi3oby8uWLpIv6Z.99

* Note du NPA: 
 Le comptage syndical avance 400 participants à la manifestation, la presse et les RG: 300, mais nous savons quand même compter, et l'intersyndicale ne joue jamais à la surenchère, qui de toute façon est ridicule.
La nuit blanche devant la mairie, rebaptisé par Le Télégramme "mini fète de l'Huma", a vu une affluence qui  peut être estimée à 150 à 200 personnes, dans une excellent ambiance avec  des groupes qui font honneur à la musique.Merci à eux. Et aux bénévoles organisateurs, si notre nuit blanche n'a pas débordée au delà de minuit, elle marque une innovation importante dans l'occupation du domaine public.A réfléchir sans doute dans le cadre du prochain Premier Mai.