Embrasement aux Etats-Unis, manifestations en France malgré les
interdictions…
La lutte des classes
achève son déconfinement !
La mise à mort par
asphyxie de George Floyd, un Noir américain de 46 ans, par une
patrouille de policiers blancs, a mis le feu à Minneapolis puis dans
tous les États-Unis. « Je ne peux pas respirer » :
la dernière phrase prononcée par Floyd est devenue la devise des
dizaines des milliers de manifestants qui défilent dans toutes les
grandes villes du pays pour dénoncer l’impunité des crimes
racistes commis par les polices et milices depuis des décennies, et
qui rend l’atmosphère du pays irrespirable. Un siècle et demi
après l’abolition de l’esclavage, la communauté noire reste de
loin la plus pauvre et la plus stigmatisée de l’ensemble de la
population américaine. Les chiffres de mortalité du Covid le
prouvent encore une fois : les victimes de l’épidémie sont
2,5 à 3 fois supérieures parmi la population noire. Le racisme est
intrinsèque à la société capitaliste, il faut combattre les deux
pour être sûr de pouvoir l’éradiquer, c’est vrai aux
Etats-Unis mais c’est vrai partout, et en France aussi, où les
violences et les crimes racistes commis par la police ne sont pas si
rares.
La peur peut
changer de camp
Les images du
commissariat de Minneapolis en flammes, la fuite des policiers juste
avant l’incendie, les manifestations déterminées rassemblant
toutes les catégories de la population indépendamment de leur
couleur de peau, les appels au calme des démocrates ou du mouvement
noir institué qui n’ont aucun effet, Trump lui-même qui se
réfugie quelques heures avec femme et enfant dans le bunker de la
Maison Blanche sont autant d’indices que nous entrons dans une
période de guerres sociales particulièrement intenses. Partout dans
le monde, des grèves pour empêcher des licenciements, des
mobilisations contre les violences policières, contre la misère,
contre la corruption des oligarchies en place, vont éclater.
Toujours plus fortes et nombreuses. Samedi 30 mai à Paris, malgré
l’interdiction de la préfecture de police qui voulait confiner la
colère à coups de gaz lacrymogène et de matraques, des milliers de
sans-papiers ont réussi à défiler dans la capitale. Leur
détermination à obtenir les mêmes droits que les autres
travailleurs n’en a été que plus forte face à la répression.
Une démonstration qui en appelle d’autres, pour faire tomber les
frontières qui divisent les exploités.
La
lutte reprend ses droits
Les Fonderies de Bretagne, du groupe
Renault, se sont mises en grève lundi dernier, face à la menace de
fermeture qui avait fuité dans la presse. Cette réaction immédiate
a poussé la direction locale à annoncer que l’usine ne fermerait
pas. Samedi, à Maubeuge, une manifestation de plus de 8 000
personnes s’est tenue pour réagir à la menace de fermeture de
l’usine MCA par Renault, qui annoncé 15 000 suppressions de
postes dans l’ensemble du groupe, dont 4 600 en France…
alors même qu’elle vient de bénéficier d’un prêt de 5
milliards d’euros garantis par l’Etat ! Une lutte
déterminée de tous les secteurs touchés par les licenciements peut
être une force capable de faire reculer les patrons et le
gouvernement. Dans de nombreuses villes, la colère des personnels
soignants et des travailleurs et travailleuses en général commence
à gronder.
Des centaines de personnes se rassemblent devant les
hôpitaux ! Si les soignants ont été face au COVID-19 ces derniers
mois, c'est bien l'ensemble de nos conquis sociaux qui sont remis en
cause et de nombreux secteurs qui sont touchés par les
restructurations et plans de licenciement, et c'est donc tous
ensemble que nous devons nous défendre. Il y a urgence d’élargir
les revendications de créations de postes et d’augmentation des
salaires à tous les salariés, étudiants et privés d'emploi.
Continuons de nous rassembler devant les hôpitaux publics et
préparons ainsi dans tous les secteurs la riposte pour frapper fort
et ensemble.
Le 16 juin peut être une première occasion pour que
cette journée de mobilisation appelée dans la santé dépasse le
secteur hospitalier et constitue un tremplin pour une mobilisation
large de notre camp social face à ce gouvernement et à ce système.