mardi 2 juin 2020

edito

Embrasement aux Etats-Unis, manifestations en France malgré les interdictions…
La lutte des classes achève son déconfinement !

La mise à mort par asphyxie de George Floyd, un Noir américain de 46 ans, par une patrouille de policiers blancs, a mis le feu à Minneapolis puis dans tous les États-Unis. « Je ne peux pas respirer » : la dernière phrase prononcée par Floyd est devenue la devise des dizaines des milliers de manifestants qui défilent dans toutes les grandes villes du pays pour dénoncer l’impunité des crimes racistes commis par les polices et milices depuis des décennies, et qui rend l’atmosphère du pays irrespirable. Un siècle et demi après l’abolition de l’esclavage, la communauté noire reste de loin la plus pauvre et la plus stigmatisée de l’ensemble de la population américaine. Les chiffres de mortalité du Covid le prouvent encore une fois : les victimes de l’épidémie sont 2,5 à 3 fois supérieures parmi la population noire. Le racisme est intrinsèque à la société capitaliste, il faut combattre les deux pour être sûr de pouvoir l’éradiquer, c’est vrai aux Etats-Unis mais c’est vrai partout, et en France aussi, où les violences et les crimes racistes commis par la police ne sont pas si rares. 

La peur peut changer de camp

Les images du commissariat de Minneapolis en flammes, la fuite des policiers juste avant l’incendie, les manifestations déterminées rassemblant toutes les catégories de la population indépendamment de leur couleur de peau, les appels au calme des démocrates ou du mouvement noir institué qui n’ont aucun effet, Trump lui-même qui se réfugie quelques heures avec femme et enfant dans le bunker de la Maison Blanche sont autant d’indices que nous entrons dans une période de guerres sociales particulièrement intenses. Partout dans le monde, des grèves pour empêcher des licenciements, des mobilisations contre les violences policières, contre la misère, contre la corruption des oligarchies en place, vont éclater. Toujours plus fortes et nombreuses. Samedi 30 mai à Paris, malgré l’interdiction de la préfecture de police qui voulait confiner la colère à coups de gaz lacrymogène et de matraques, des milliers de sans-papiers ont réussi à défiler dans la capitale. Leur détermination à obtenir les mêmes droits que les autres travailleurs n’en a été que plus forte face à la répression. Une démonstration qui en appelle d’autres, pour faire tomber les frontières qui divisent les exploités. 

La lutte reprend ses droits

Les Fonderies de Bretagne, du groupe Renault, se sont mises en grève lundi dernier, face à la menace de fermeture qui avait fuité dans la presse. Cette réaction immédiate a poussé la direction locale à annoncer que l’usine ne fermerait pas. Samedi, à Maubeuge, une manifestation de plus de 8 000 personnes s’est tenue pour réagir à la menace de fermeture de l’usine MCA par Renault, qui annoncé 15 000 suppressions de postes dans l’ensemble du groupe, dont 4 600 en France… alors même qu’elle vient de bénéficier d’un prêt de 5 milliards d’euros garantis par l’Etat ! Une lutte déterminée de tous les secteurs touchés par les licenciements peut être une force capable de faire reculer les patrons et le gouvernement. Dans de nombreuses villes, la colère des personnels soignants et des travailleurs et travailleuses en général commence à gronder. 
Des centaines de personnes se rassemblent devant les hôpitaux ! Si les soignants ont été face au COVID-19 ces derniers mois, c'est bien l'ensemble de nos conquis sociaux qui sont remis en cause et de nombreux secteurs qui sont touchés par les restructurations et plans de licenciement, et c'est donc tous ensemble que nous devons nous défendre. Il y a urgence d’élargir les revendications de créations de postes et d’augmentation des salaires à tous les salariés, étudiants et privés d'emploi. Continuons de nous rassembler devant les hôpitaux publics et préparons ainsi dans tous les secteurs la riposte pour frapper fort et ensemble. 
Le 16 juin peut être une première occasion pour que cette journée de mobilisation appelée dans la santé dépasse le secteur hospitalier et constitue un tremplin pour une mobilisation large de notre camp social face à ce gouvernement et à ce système.