mercredi 2 août 2017

 Un peu d'histoire:

En juillet1944 avant d'être enfermé dans la poche de Brest, les parachutistes de Ramcke, général désigné par Hitler pour tenir le grand port, tentent une sortie pour rejoindre le front allemand.

Pas de chance la Bretagne s'est insurgée, a décrété la levée en masse et les maquis tiennent solidement tout le centre Bretagne. 

Maquis essentiellement composés de FTPF et largement remuants....A tel point que le gouvernement gaulliste mettra plusieurs mois à"pacifier" ce secteur.  Encore va t il jouer de chance en enrôlant massivement les maquisards pour assurer avec une seule brigade américaine en appui, les combats autour de la poche de Lorient. Lorient ne capitulera que le....10 mai 1945.

Il est probable  si des milliers de  jeunes maquisards n'étaient pas devenus des fantassins, que l'armée de l'ombre du centre Bretagne aurait donné du fil à retordre aux gaullistes.

Voici dans "Ouest France" , le récit d'un résistant qui a participé au combat de "Milin Bich", le moulin de La Pie en Paule .  

note du comité NPA, sur la base des témoignages recueillis auprès d'anciens résistants.

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Paule. Le 29 juillet 1944, « j’étais de garde, j’ai entendu des bruits »


  • C’est un combat contre les Allemands qui a marqué l’histoire du Centre-Bretagne : le combat de la Pie, le 29 juillet 1944. Le Résistant Victor Guillossou s’en souvient, soixante-treize ans après.
    C’est un combat contre les Allemands qui a marqué l’histoire du Centre-Bretagne : le combat de la Pie, le 29 juillet 1944. Le Résistant Victor Guillossou s’en souvient, soixante-treize ans après. | Ouest-France
C’est un combat contre les Allemands qui a marqué l’histoire du Centre-Bretagne : le combat de la Pie, le 29 juillet 1944. Le Résistant Victor Guillossou s’en souvient encore, soixante-treize ans après. Témoignage.
Quand la guerre éclate en 1939, Victor Guillossou a 16 ans. Très vite, il comprend qu’il est nécessaire de s’engager dans la Résistance.
Il rejoint l’organisation des Francs-tireurs et partisans français (FTPF) en avril 1943.
 « Au début, mon rôle était de faire de la propagande, de recruter et de mener des actions contre l’occupant. »

« C’était normal d’agir »

Confection de tracts demandant aux agriculteurs de ne pas livrer de productions à l’ennemi, mise en place du drapeau tricolore sur le monument aux morts le 14 juillet 1943… « C’était normal d’agir. »
Sabotage, cartes d’identité… Victor Guillossou se souvient de ces nombreuses actions. Le 29 juillet 1944, il faisait partie du « bataillon Guy-Môquet, compagnie Scottet ». Il a alors 21 ans.
Ce jour-là, l’état-major allemand décide d’anéantir le bataillon Guy-Môquet, qui constitue un obstacle pour l’acheminement de renforts en Normandie.

« Une mitrailleuse nous tirait dessus »

« J’étais au manoir de Kerloguénic (à Paule) et j’étais de garde, se souvient l’homme de 93 ans, aujourd’hui président des Anciens combattants et Résistants. Ce matin-là, j’ai entendu des bruits du côté de Bellevue… »
« Une mitrailleuse nous tirait dessus, on a répliqué et on leur a détruit du matériel, on leur a imposé des pertes. Nous, on a perdu deux hommes au combat. Je n’ai jamais oublié ni cette journée, ni tous ces événements, et je sais que notre action a permis une libération plus rapide du Centre-Bretagne. »
Ce 29 juillet 1944, il fait nuit, une belle nuit d’été. Des camions allemands, tous feux éteints, avancent prudemment sur les routes, mais dans tout le secteur, ils vont se heurte à la Résistance.

144 victimes françaises

À Saint-Émilion (Paule), ce sont des accrochages avec un maquis du Morbihan ; à Saint-Jean (Plévin), les Allemands venus de Gourin sont stoppés. Et ainsi toute la journée.
À la Pie, au croisement, les renforts allemands sont attaqués par des éléments de la compagnie Ernest-Le Borgne et par des sections du bataillon Koenig. Les camions ennemis, stationnés sur le côté droit de la route, sont mis hors d’usage.
Le combat a fait 144 victimes françaises. La BBC de Londres annoncera, finalement, en soirée, cette victoire des maquisards.