jeudi 3 août 2017

OUEST FRANCE

Coco de Paimpol. Les producteurs broient du noir.

 Note du NPA:

On commençait à ne plus y croire....Le feuilleton du coco paimpolais rentre dans sa saison été 2017. Avec encore une fois l'UCPT et la FDSEA en animateurs vedettes, pourchassées par les méchants syndicalistes de la ...CGT. Qui ont même réussi à faire alliance avec la pluie pour ruiner les paysans du Trégor Goelo.

Trop fort la CGT.... 

 

  • Hervé Guézou ne cache pas ses inquiétudes quant à l’avenir de ses champs de coco de Paimpol.
    Hervé Guézou ne cache pas ses inquiétudes quant à l’avenir de ses champs de coco de Paimpol. | Ouest-France
Yann CLOCHARD
 
Toujours plus de contraintes, une production en baisse, des agriculteurs inquiets : le coco de Paimpol se porte de plus en plus mal. Certains producteurs l’ont d’ailleurs délaissé en 2017.
Tête basse, Hervé Guézou entre dans son hangar. À cause de la pluie, impossible de ramasser le coco aujourd’hui. Une journée de travail perdue même si le coco a besoin d’un peu d’eau de temps en temps.
Hervé Guézou est responsable de la section régionale du coco de Paimpol et du haricot de Bretagne à l’Union des coopératives de Paimpol et Tréguier (UCPT). Agriculteur depuis 1984, il a vu la situation du coco se dégrader petit à petit, notamment ces dernières années.
« Sur 230 producteurs de coco, 32 ont arrêté en 2017, indique-t-il. Ils ont tous la peur au ventre. Nous étions à 1 000 ha l’an passé. Nous passons à 750 ha. Et moins nous produisons, moins nous intéressons la grande distribution. »
Le producteur de Pléhédel a dû lui-même revoir sa copie il y a deux ans : « J’étais à quinze hectares mais je suis passé à huit. Fut un temps, le coco représentait 40 % de mon chiffre d’affaires. » Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.
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120 kg en sept heures

Si les producteurs sont à la peine, c’est qu’ils ne sont pas aidés, selon eux. Par les syndicats, d’abord, qui ont modifié les conditions de travail des « plumeurs ». Un contrat est désormais obligatoire afin de cueillir le précieux haricot. Auparavant rémunérés au kilo, les saisonniers sont maintenant payés au Smic horaire, sur une base de 120 kg de coco ramassés en sept heures.
De nouvelles contraintes qui poussent les agriculteurs à trouver une autre main-d’oeuvre. « Chacun ne va pas au même rythme. Lorsque nous avons une personne qui récolte 100 kg en sept heures, nous ne pouvons pas la conserver. » Et chaque été, ils sont environ 2 000 à ramasser le coco.
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« Le coco est une AOP sur la sellette »

Hervé Guézou, lui, continue de faire appel à des locaux. D’autres emploient des personnes venant de l’autre bout de la France, voire de l’étranger. Se pose alors un autre problème : le logement, notamment en période estivale. « Il y a beaucoup de Polonais. Ils arrivent en groupe et louent une maison. Mais pour ceux venant d’une autre région et qui sont seuls, c’est difficile», concède Hervé Guézou.
Les agriculteurs se plaignent également des nombreux contrôles. « L’administration doit être plus conciliante. Lors d’un contrôle d’un inspecteur du travail, il faut que cela se fasse en bonne intelligence. C’est une saison de transition. Nous avons fait beaucoup d’efforts. Nous ne pouvons pas être parfaits dès la première année. »
Le Pléhédelais de 56 ans a hâte que la saison se termine afin de tirer un premier bilan. « Nous sommes craintifs pour la suite. Le coco est une AOP (Appellation d’origine protégée) sur la sellette. Si nous ne faisons pas une bonne saison, je pense que le coco risque bientôt de disparaître. » Un comble pour un produit censé être « protégé ».
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Des techniques d’écossage à l’essai

Actuellement, les agriculteurs ne peuvent descendre en dessous de 1,40 € le kilo de coco. Or, les distributeurs ont tendance à brader un produit de qualité. « Le coco reste un produit d’appel. Toutes les centrales veulent du coco mais ils sont exposés comme un produit basique. Nous avons des efforts à faire au niveau de la communication. »
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L’espoir repose aujourd’hui sur l’émergence de nouvelles technologies. Car le coco de Paimpol, plus fragile que les autres haricots, est encore vendu en gousse.
« Nous travaillons sur l’écossage pour donner une autre image du coco. Nous faisons actuellement des essais. Mais si nous voulons que le coco perdure, on n’y coupera pas. » De nouveaux procédés qui permettraient peut-être aux producteurs de regarder l’avenir plus sereinement.