samedi 24 décembre 2016

Ça chauffe autour du Coco de Paimpol ! Refusant « le chantage à l'emploi » des producteurs, brocardant une rémunération qui serait inférieure au Smic horaire, la CGT monte au créneau et en appelle à Stéphane Le Foll.

Hier, dans une conférence de presse, les unions locales CGT de Guingamp et de Lannion ont tenu à réagir à la suite de la motion de soutien au Coco de Paimpol adoptée par le conseil de la Communauté de communes du Haut-Trégor la semaine dernière (Le Télégramme de lundi).

« Une motion scandaleuse »


« Cette motion intervient alors que des négociations sont en cours entre les organisations syndicales et la FDSEA, au sujet de la rémunération, s'est érigé Thierry Pérennès, secrétaire de l'UL-CGT de Guingamp. Sous l'égide de la Direccte 22 et de la sous-préfète de Lannion, une première séance s'est tenue le lundi 12 décembre pendant trois heures. À l'issue de celle-ci, la CGT avait exigé qu'aucune des parties ne communique publiquement. Mais la FDSEA, par la voix d'Hervé Delisle, maire de Langoat, s'est exprimée devant les élus pour faire voter une motion scandaleuse. La CGT ne laissera pas dire ni faire n'importe quoi ».

8,71 € de l'heure au lieu des 9,67 €


En main, le syndicaliste et ses camarades tiennent le rapport de l'Inspection du travail, en date du 7 décembre. « Un rapport non contesté » (*), sur les conditions de recrutement et d'emploi des plumeurs de cocos paimpolais. « Le rapport issu des contrôles est accablant, que ce soit dans le cadre du Code du travail, des conditions de travail, des rémunérations et de la dignité humaine », déclare la CGT qui a écrit en ces termes au Ministre de l'Agriculture.
Le syndicat en butte à la rémunération à la tâche défendue par les producteurs demande à Stéphane Le Foll d'aller « dans le sens de celui du ministère du Travail, qu'il réaffirme que dans l'agriculture, comme dans tous les secteurs professionnels, il soit impossible d'être rémunéré en dessous du Smic horaire ». Dans son rapport, l'inspection du travail relève que le « Smic pour 7 heures de travail est atteint lorsque le salarié ramasse 127,48 kg ». Or, dans son enquête portant sur un échantillon de 337 ramasseurs de cocos (sur les 2.000 travailleurs environ du secteur), la Direccte constate deux choses : que « le poids moyen journalier de cocos plumés est de 114,80 kg » ; et qu'un rendement supérieur « est difficilement réalisable ». Autrement dit, relève la CGT, « le salaire horaire du ramasseur de coco est de 8,71 € là où le Smic est établi à 9,67 €. Et après ça, on vient nous dire que les producteurs de cocos font du social ! ».

44 dossiers mûrs pour les Prud'hommes ?


Dans l'attente du retour du ministère, la CGT dit refuser « le chantage permanent du patronat agricole » qui pose, en retour, la question de la survie d'une production faisant partie du « patrimoine économique et culturel ». Dans sa manche, le syndicat dit avoir 44 dossiers prêts à être déposés devant les Prud'hommes si jamais les acteurs de la filière « campent sur leurs positions ».  
 
* Son auteur est déléguée CGT à la Direccte, Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi.

© Le Télégrammehttp://www.letelegramme.fr/cotes-darmor/guingamp/coco-de-paimpol-la-cgt-prete-au-bras-de-fer-sur-la-remuneration-24-12-2016-11343702.php#eBfAGtu8upArmH7B.99